Délit nocturne (PV Zowhis ♥) [Terminé]

Il faisait nuit noire dehors alors que j’étais encore dans les dossiers et les rapports à mon bureau. Je me frottai les yeux et soupirai avant de continuer à écrire avec mon stylo à encre noire prenant des notes, en rédigeant d’autres et surtout, en mettant ma signature un peu partout dans toute la paperasse. Aucune feuille de papier ne ressortait de mon bureau sans ma signature ou bien mes initiales. En plus de cela, j’avais encore une bonne pile de documents à remplir et à feuilleter, l’hécatombe. Je levai les yeux vers l’horloge murale de mon bureau et je vis qu’il était vingt-trois heures passée. Je soupirai de nouveau et décidai de faire une pause, me levant pour aller à la fenêtre de la pièce dans le but de m’allumer une cigarette. Je l’entrouvris et sortit une cigarette de son paquet, une king size, et je l’allumai à l’aide d’une allumette. Je n’aimais pas les briquets. J’appréciais l’odeur de l’allumette brûlée surtout.

Après que j’eus allumé ma cigarette, je la portai à mes lèvres et aspirai ma dose de nicotine par la fumée qui emplit ma bouche. Je laissai rouler la forme gazeuse de mon poison quotidien dans ma cavité buccale, puis l’expulsai en entrouvrant les lèvres. Cela faisait un bien fou. Je crois que je devrai dormir dans mon bureau cette nuit parce que sinon, je n’aurai pas terminé toute la paperasse pour le lendemain. Je détestais me laisser traîner. Je voulais en finir au plus vite, mais je n’allais pas bâcler mon travail non plus. J’estimais qu’après ma pause cigarette, j’en aurais encore pour une heure et demie à deux heures de boulot. Donc, soit je ressortais de là à minuit et demi, soit je ressortais de là à une heure du matin. Dans tous les cas, je devrai faire un petit bout de route pour rentrer chez moi. Cela ne me tentait réellement pas. J’étais déjà bien épuisé et mes yeux s’embrouillaient avec la fatigue accumulée. Peut-être en faisais-je un peu trop depuis que j’étais Directeur de la sécurité, mais au moins je faisais du bon boulot. Je voyais très bien que les incidents sur le site étaient bien moins fréquents. Les agents de sécurité étaient bien formés et réagissaient vite. J’appréciais cela.

Je tournai la tête vers Optimus qui dormait sur son coussin dans un coin de la pièce et je laissai échapper sur mes lèvres un léger sourire. J’adorais mon Marisson et son petit caractère assuré. Il ne me laissait jamais tomber. Je repris une bouffée de mon doux poison et reportai mon attention vers l’extérieur, regardant de mon bureau le monde autour de moi. La ville avait l’air si petite et calme la nuit. Je me demandais bien si un jour cette île s’agrandirait. Les îles artificielles étaient monnaie courante maintenant avec la technologie et tout le reste. Je savais que l’équipe de la Directrice travaillait d’arrache-pied pour mettre au monde de nouveaux pokémons, mais j’espérais que cela était bien plus pour les pokémons que pour le plaisir des humains. Je ne voulais pas que ces créatures deviennent qu’une simple attraction, déplacées de mains en mains lorsque l’on avait fini par s’en lasser. Ils étaient des êtres doués de sensibilité et d’émotions. Ils nous comprenaient et cela même si nous ne parlions pas le même langage. Je trouvais cela très intéressant et intriguant.

Je terminai rapidement ma cigarette, mais je vis par la fenêtre quelque chose d’intriguant. Je fronçai les sourcils et observai la scène qui se déroulait devant mes yeux. Un homme ou une femme venait de ressortir d’une installation de l’île avec un sac à la main et il ou elle semblait aux aguets. Un coup monté? Une tentative de vol? Je voulais en avoir le cœur net. C’est pourquoi je sortis de mon bureau sans réveiller Optimus, voulant le laisser dormir un peu et que je descendis quatre à quatre les marches menant au hall d’entrée de la tour avant de sortir en trombe dehors et de héler l’individu en question avant qu’il ne se sauve.

- Hé vous! Venez par ici tout de suite!

Je m’approchai de l’individu, marchant rapidement vers lui, jugeant en même temps qu’il allait prendre la fuite. Je ne voulais pas faire de course poursuite en pleine nuit. En plus de cela, j’avais laissé mon Marisson endormi dans mon bureau alors, je n’avais que mon Sovkipou et mon Froussardine sur moi. Je grognai et levai la main en signe d’apaisement en dévisageant avec sérieux l’homme devant moi. Je me devais de rester calme pour ne pas le faire paniquer ou le mettre en colère. Je restais aussi à un bon mètre et demi de lui, histoire de lui laisser un certain espace personnel. Je pris contact de mes yeux bleus dans les siens et j’allai doucement et lentement chercher ma plaque de police dans ma chemise et la lui montra sans attendre et avec calme.

- Bonsoir monsieur. Je suis le directeur de la sécurité et j’aimerais faire une fouille de ce sac s’il vous plait. C’est simplement la procédure habituelle.

Je continuai de le regarder dans les yeux essayant de déceler chez le blond une quelconque nervosité ou émotion qui trahirait un quelconque délit de sa part. Je ne pouvais pas le juger coupable sans preuve de méfait, mais je le trouvais amplement assez louche pour pouvoir faire une intervention et vérifier le sac qu’il transportait.

- Montrez-moi votre sac, monsieur.

Je le laissai faire, toucher ma plaque de service ou bien se détourner, dos à moi pour jouer avec son sac de papier. Pourtant, je n’étais pas stupide et lui était bien loin d’être subtile. J’avais compris très rapidement qu’il cachait quelque chose, son attitude était on ne peut plus suspecte. C’est bien pour cela que je ne dis rien et le regardai de manière très sérieuse et autoritaire. Ma main alla se glisser sur mes pokéball alors que j’en détachais une de ma ceinture. Oh que non, je n’allais pas le laisser partir comme ça. Je voyais clair dans son jeu et j’avais bien vu qu’au départ son sac avait l’air de contenir quelque chose, surtout à la manière qu’il l’avait tenu dans ses mains avant que je ne l’interpelle. Je regardai néanmoins dans le sac vide et grognait au blond mon manque de patience. Je n’aimais pas non plus qu’on me traite comme un idiot.

- Vous ne partirez pas, monsieur. Pas sans un match pokémon. C’est simple. Nous utiliserons deux pokémons maximum en combat singulier. Si vous perdez, je vous arrête et vous me donnez ce que vous tentez de me cacher et si vous gagnez, vous me restituez ce que vous cachez et je ne vous arrête pas pour vol. Compris?

La plupart des gens comprenaient le système des combats pokémons lorsqu’il était question de régler des conflits. Dans mon cas, j’essayais de dialoguer avec le voleur et donc, l’amener à être conciliant avec mon offre puisqu’il était dans mon droit de le fouiller si j’avais un doute. S’il me remettait ce qu’il cachait, je n’allais pas porter préjudice à sa réputation, quel qu’elle soit. S’il coopérait et qu’il ne se montrait pas agressif, je pouvais changer la donne. J’avais beau être intransigeant, je n’étais pas tyrannique non plus. Juste un peu intimidant.

- Vous n’avez pas le choix, monsieur. Sinon je vous arrête sans attendre.

Ce type semblait essayer de me mettre hors de moi, mais j’avais connu bien pire que lui sur l’île. Il se croyait drôle et il était arrogant en plus de cela. Ses règles étaient complètement stupides et je n’allais certainement pas les prendre en considération. Je lui fis bien savoir, ignorant ses propos me concernant.

- Les règles ne changent pas. Ce sont les miennes, non les vôtres.

Je regardai le pokémon combat qui venait de sortir de sa pokéball et j’écoutai les paroles du blond, dubitatif. Il parlait beaucoup pour un voleur.

- Vous parlez trop. Allez Pancake!

J’envoyai mon Sovkipou contre le Makuhita. Il apparut devant le pokémon qui chargeait déjà, vif, je lui ordonnai d’esquiver et d’attaquer.

- Ne te laisse pas avoir, Struggle Bug, Pancake.

Pas besoin de crier pour que mon pokémon me comprenne. Mon ton était dur, un ordre, mais il en avait l’habitude maintenant.

J’étais fier de l’attaque de mon pokémon. Il avait beau avoir l’air faible, il avait su gagner ma confiance et moi la sienne. Au début, lors de notre première rencontre, j’avais été assez dur avec lui, Optimus aussi, puis nous nous étions rendu compte qu’il n’était qu’un petit pokémon discret, mais qu’il en avait encore à donner. Il fallait simplement le laisser nous le montrer. Déjà, il venait de faire une belle attaque contre le Makuhita du blond. Le pokémon semblait couiner à cause de cela et je ne m’en fis pas du tout. J’en profitai même pour ordonner à mon pokémon d’attaquer de nouveau.

- Pancake, continue comme ça et frappe son point faible.

J’espérais avoir l’avantage sur cette attaque encore une fois, mais je ne pouvais pas le dire tant que les coups n’étaient pas portés. Le pokémon combat pouvait tout de même reprendre ses esprits après les paroles de son maître. Quoi qu’il en soit, je devais gagner pour reprendre ce que cet homme avait volé. Il était beaucoup trop suspect pour ne rien avoir fait de mal.

Malgré qu’il ait tout donné, Pancake fut mis K.O. après une charge très violente du Makuhita du blond. Je serrai les dents et rappelai mon pokémon dans sa pokéball. Il avait bien combattu. J’appelai alors mon autre pokémon, mon Froussardine. Il n’allait pas être douillet avec son adversaire. De nature mauvais, Kiron n’était pas du genre à se retenir en combat. De plus, il manquait d’expérience et je n’avais pas encore terminé de bien le dresser. Certes, il m’écoutait, mais parfois il devenait assez violent pour rien. Il aimait causer des dégâts.

- C’était bien Pancake, maintenant à toi Kiron. Montre-moi ce que tu sais faire.

Mon pokémon apparut et déjà l’autre pokémon le chargeait. J’ignorais les propos de l’homme, le trouvant extrêmement puéril. L’on ne parlait à quelqu’un ainsi que lorsqu’on manquait de confiance en soi ou lorsqu’on en avait trop. Ce voleur semblait avoir bien trop confiance en lui.

- Fais attention et ensuite Feint Attack.

Et voilà, mon Froussardine avait attaqué sans réfléchir et l’autre avait évité l’attaque avec aisance. Je grognai et tentai de faire comprendre à mon pokémon eau d’y mettre un peu plus du sien. Je n’avais pas Optimus avec moi comme dernier recours. Je ne pouvais maintenant que compter sur Kiron pour vaincre le Makuhita du blond et remporter cette victoire. Il lui restait encore un pokémon.

- Focus-toi sur l’adversaire et frappe le de plein fouet pour un maximum de dégât. Tu en es capable, je le sais. Feint Attack.

Le Froussardine me cracha un peu d’eau dessus, puis s’élança pour une nouvelle Feinte Attack. J’espérais que l’autre ne l’évite pas cette fois sinon, je pouvais perdre ce combat. Il ne fallait pas que ce soit le cas. J’avais assez confiance en mon pokémon et je savais qu’il ne voulait pas me décevoir.

- Ne me déçois pas.

Mes mots avaient fait leur effet puisque mon pokémon avait réussi à mettre K.O. celui de notre adversaire. Je vis mon pokémon me regarder, attendant de nouveau des ordres. J’hochai de la tête, confiant en notre travail qu’équipe. Il fallait qu’il attaque assez fort pour incommoder le nouvel arrivant, un Kaiminus. Je regardai le pokémon eau du voleur et fronçai les sourcils, encore plus sérieux. Je n’aimais pas comment il parlait à ses pokémons. Ce n’était pas des armes, mais des coéquipiers et des partenaires.

- Kiron, fonce-lui dessus et attaque Feint Attack. Évite son attaque, tu es plus fort que lui et plus rusé.

J’étais concentré à observer les moindres détails du combat, mais je restais aux aguets si le suspect se mettait à déguerpir. Je lui sauterai dessus si cela était le cas et lui retirerai de force les objets volés après l’avoir fouillé. Je n’allais pas le laisser filer sans qu’il m’ait rendu ce qu’il avait volé.

- Ne le laisse pas s’échapper.